Petite escapade à Cucugnan

De ce tout petit village planté au milieu des Corbières, coincé entre les deux géants que sont les châteaux de Peyrepertuse et Quéribus, je n’ai gardé que quelques souvenirs confus.

Le moulin, le vieux chien couché toute la journée au milieu de la route et la petite maison - la première du village - que mon père avait louée il y a de cela plus de quarante ans.

A l’époque, très peu de touristes visitaient Cucugnan et je ne saurai jamais ce qui a poussé papa à choisir ce coin retiré pour nous emmener en vacances.

J’ai le ressenti de quelques promenades dans la campagne écrasée de soleil, d’excursions à Narbonne et à Carcassonne, de leurs murailles impressionnantes, de la découverte de la sardane, ronde traditionnelle qui anime les villes et villages de la région. C’est donc avec une certaine émotion que j’ai retrouvé ces images du passé. La maison, à peu près telle que dans mon souvenir, que j’ai reconnue immédiatement… Le descendant du chien qui fait toujours le taf de son arrière-arrière-grand-père, mais qui bouge ses fesses plus souvent car ça circule un peu plus…

Le moulin…

Et là, une belle surprise. La boulangerie. Mes amis belges, vous vous souvenez des kilomètres que l’on faisait pour aller chercher une tarte à Chaumont-Gistoux ? Et bien la boulangerie de Cucugnan - les maîtres de mon moulin - c’est un peu ça, elle est connue de partout ! A juste titre… Dès l’entrée dans la boulangerie, ce sont les odeurs de cannelle, de sucre et de levain qui titillent les narines. L’œil oscille entre les innombrables variétés de biscuits, de gâteaux, de pains, tous les sens sont sollicités. Que choisir ?

Le boulanger fait son apparition...

Il raconte l’histoire des farines du passé, du blé qui pousse sous le vent, donne vie au levain chef qui gonfle lentement. L’écouter est passionnant et vraiment intéressant. On découvre un monde palpable, on a envie d’essayer toutes ses farines, de goûter tous ses pains.

Il nous fait l’honneur d’une visite de l’atelier. C’est donc ici que tout se passe. La pâte qui lève, la montée en température du four, l’enfournage… Nous sommes conquis par la passion qui l’anime. C’est une belle rencontre. Et nous repartons avec quelques pains sous le bras, des farines et des biscuits qui seront tous dévorés avant d’arriver à la maison.

Merci, Roland, pour ce beau moment en votre compagnie.

Nous reviendrons, c’est certain !