La Capelette de Saint-Férréol à Dourgne
- Judith Bracke
- 26 mai 2020
- 4 min de lecture
Après avoir sillonné tous les chemins et sentiers environnant notre beau village pendant le confinement, le vent de l'aventure souffle à nouveau et il est temps de découvrir ce qui se cache un peu plus loin que le bout de notre nez.
J'ai repéré il y a quelques temps une jolie rando sur les contreforts de la montagne noire, à une heure d'ici. Il y a une jolie chapelle à voir sur le plateau, le loup est intéressé. Alors, en route pour Dourgne.

Je viens de charger l'appli randogps sur mon mobile et j'ai trouvé la trace de cette rando. Voyons si cette fois-ci, avec des outils appropriés, nous sommes capables de "ne pas nous égarer" !
Passé Castres, la route monte doucement vers la montagne noire et ses collines boisées. Après une dizaine de minutes, nous arrivons à Dourgne et nous garons non loin de l'église. Le temps d'enfiler nos chaussures de marche et de badigeonner nos bras de protection solaire, nous sommes fin prêts pour le départ.
Téléphone à la main, je suis attentivement la trace sensée nous guider parfaitement. Raté ! Nous nous engageons dans une ruelle à droite alors que notre itinéraire est à gauche. Je comprends que la carte ne pivote pas dans le sens de la marche, tout est donc inversé. C'est bon pour mon cerveau de blonde, ça !!
Nous voici sur le bon chemin. Nous quittons le village en travaux et obliquons sur un sentier qui attaque franchement le flanc de la montagne. Pas le temps de s'échauffer, la côte est raide, je mesure mes pas et calque mon souffle sur leur rythme. Deux pas en inspirant, deux pas en expirant. Malgré tout, je m'arrête régulièrement pour apaiser les battements de mon cœur qui s'affole vite. Ce petit souffle au cœur me pénalise et me rend peu endurante. Mais le loup est habitué à mon rythme d'escargot et m'attend régulièrement :-)
La récompense de mes efforts est là... Nous avons atteint la crête et au nord se déroule la plaine qui s'étend jusqu'à Albi. Un drôle d'édifice flanqué de trois tours nous invite à une contemplation muette. Il s'agit de la statue de Saint Stapin, ermite réputé pour sa sagesse et ses talents de guérisseur, ayant vécu au VIIème siècle sur le plateau surnommé désert de Saint Férréol.


Nous reprenons la route. Ma peine n'est pas finie puisque le sentier continue à grimper en suivant la crête. Le paysage est sublime et nous rappelle vaguement la côte roannaise.


Enfin nous voici au sommet ! La nature est magnifique, le calme absolu.
Nous pensions longer la crête et contourner la vallée pour aborder la sente de la capelette par le sud, mais à notre grand regret, le sentier s'enfonce à présent dans les bois et redescend dans la vallée. Zut, il va falloir tout remonter sur l'autre versant !
La fraîcheur du sous-bois nous fait du bien et finalement, la côte sur l'autre versant est beaucoup moins raide, me permettant de garder un bon rythme de marche.
La forêt cède la place à de vastes enclos. Nous voici sur le plateau. Il y a 2-3 fermes plantées sur ce beau décor, bien isolées, et quelques moutons broutent paisiblement l'herbe printanière.
La capelette nous fait face. il n'y a plus qu'à traverser les herbages pour la rejoindre et se poser pour un pique-nique bien mérité.



La capelette de Saint Férréol, de style roman, est relativement récente puisqu'elle a été construite en 1947 sur un nouvel emplacement. Les moellons de pierre proviennent de la carrière toute proche. On signale cependant la présence d'une chapelle sur le plateau depuis le Moyen-âge.
Nous voici au point d'orgue de notre rando. La trace nous indique que nous avons effectué les 3/4 de notre marche. Il ne nous reste plus qu'à redescendre vers Dourgne.


Les panneaux nous indiquent un chemin qui part sur la droite alors que la trace indique une sente sur la gauche, beaucoup plus directe. Comme nous avons dépassé le point de départ de la trace, nous coupons à travers le pré pour rejoindre celle-ci. Le pré cède la place au bois, après avoir escaladé la clôture, le sentier se perd dans un amas de branchages. Le GPS indique pourtant que nous sommes sur la bonne route alors nous continuons, vaille que vaille, à avancer dans une forêt de plus en plus hostile. Nous nous rendons compte que le sentier n'est plus utilisé depuis belle lurette, mais il est trop tard pour faire demi-tour !
D'une façon ou d'une autre, il y a toujours un moment où nous sommes paumés, même avec des outils sensés nous accompagner sur le bon chemin. Y aurait-il une sorte de malédiction sur nos pauvres têtes ?
Les genoux en prennent un coup. Heureusement, les bruits de la civilisation se rapprochent et enfin notre calvaire prend fin. Nous escaladons une dernière barrière qui indique sur son verso que l'accès vers le sentier est définitivement interdit et fermé pour cause de danger. Les pinpins que nous sommes n'ont encore une fois rien capté !
Il ne me reste plus qu'à laisser un post sur le site randogps pour avertir les marcheurs de ce changement d'itinéraire.
Nous avons marché environ 10 km en un peu moins de 3 heures pour un dénivelé de 62 étages. Et avec ce confinement, il n'y a même pas une petite glace pour nous récompenser de nos efforts :-((
Waaaouh quelle belle endurance vous avez le loup et toi. 😉. Vous vivez dans une région vraiment superbe.